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L’AUTONOMIE - seule alternative politique pour la Kabylie -


Le pouvoir en Algérie s’est attelé depuis l’indépendance à anéantir le fait berbère au plan identitaire, linguistique et culturel. Pour ce faire et en maître absolu sur la scène politique après avoir assassiné des opposants politiques kabyles et exilés d’autres, il impose une langue, une culture, une idéologie, une école, une justice et un fonctionnement administratif Jacobin à contre nature des réalités du pays dans la mesure où il consacre la négation de la notion de communauté et toute forme de différence. Il est alors déconcertant de constater qu’hormis la Kabylie, aucune région du pays n’oppose une quelconque résistance face à cette entreprise de mise à mort d’une civilisation. :evil:



Exposé des motifs :

Le pouvoir en Algérie s’est attelé depuis l’indépendance à anéantir le fait berbère au plan identitaire, linguistique et culturel. Pour ce faire et en maître absolu sur la scène politique après avoir assassiné des opposants politiques kabyles et exilés d’autres, il impose une langue, une culture, une idéologie, une école, une justice et un fonctionnement administratif Jacobin à contre nature des réalités du pays dans la mesure où il consacre la négation de la notion de communauté et toute forme de différence. Il est alors déconcertant de constater qu’hormis la Kabylie, aucune région du pays n’oppose une quelconque résistance face à cette entreprise de mise à mort d’une civilisation. Devant cette absence de conscience collective, la région Kabyle devient alors l’unique bastion sociologique où s’exprime la revendication berbère et où s’exercent une contestation et une opposition politique permanentes face au pouvoir. La Kabylie rejoint ainsi le concert des communautés et des peuples lutant pour leur identité, leur langue, leur culture et leur liberté. Dés lors, elle est perçue par le pouvoir comme un danger politique menaçant sa survie et devient hélas le théâtre de plusieurs événements.

Des complots de toute nature sent-afars concoctés dans les laboratoires des services de sécurité pour alimenter une propagande qui présente les kabyles d’anti-nationaux et d’intelligence avec l’étranger.
Ainsi, pour tout algérien arabophone conditionné et pétrit dans un nationalisme orienté, négateur, sectaire, voir raciste, tout ce qui provient de cette région est suspecté d’être l'oeuvre de la main étrangère comme si la Kabylie n’a jamais été adulte pour se voir dicter toute contestation. Le pouvoir entreprend alors de réduire son influence politique et en vu de la domestiquer, de la normaliser et de la niveler au reste des régions du pays totalement acquises à l’idéologie arabo-islamique. A partir des années 1980, le pouvoir entame un plan diabolique qui consistait à appauvrir économiquement et socialement notre région. Aujourd’hui l’image industrielle de la Kabylie devient des plus inquiétantes. Les restrictions budgétaires et financières sont telles que la Kabylie consomme une richesse qu’elle ne produit pas. Pour sujet d’exemple et devant l’abandon volontaire du pouvoir, la globalité du cadre bâti est le produit des citoyens et non celui de l’état.

A partir des années 90 la nature de la répression en terre de Kabylie commence à prendre des dimensions meurtrières inédites. Ainsi lorsque apparaissent des dissensions au sein du pouvoir, des courants de celui-ci engagent des troubles en Kabylie pour régler leurs comptes. Pour déstabiliser et ou pour provoquer le départ du président Zeroual des forces occultes diverses organisent l’assassinat de MATOUB Lounes. Les troubles qui s’en suivirent provoquent son départ et l’on est à nous poser des questions encore aujourd’hui sur les raisons qui ont amené un parti politique kabyle à voler au secours d’un des clans du pouvoir, en s’autoproclamant représentant de la région. Cette démarche trouble et troublante empêchera à la région d’en finir définitivement avec les pouvoirs en place. L’on se souvient également de la provocante sortie en Kabylie du dictateur Bouteflika qui a proféré des insultes à l’endroit de sa population. Là aussi il s’est trouvé une autre formation politique de la région qui le soutiendra puis recevra, pour services rendus, deux portefeuille ministériels. Mais les dividendes matériels, maintenant connus de tous, sont bien plus que cela.

En avril 2001, après que de graves et profondes divergences dans la gestion des affaires politiques épineuses du pays et la lutte pour la conservation des privilèges, les gendarmes, à travers toute la Kabylie sont brusquement engagés dans une véritable action génocidaire. Ils assassinent 123 jeunes, rendent infirmes à vie plus de 1600 citoyens et blessent plus de 6500 autres. Mais cette fois le pouvoir est surpris dans ses calculs et se voit complètement dépassé et débordé par la réaction de la population kabyle qui refuse de devenir le lieux stratégique et de prédilection pour la conquête du pouvoir en Algérie. La Kabylie s’engage alors dans une véritable résistance populaire.

Si les moyens de lutte et de résistance que la Kabylie a déployé face à la déferlante et sauvage répression du pouvoir, sont dérisoires (jets de pierres contre armes de guerre), en revanche sur le plan politique la contestation kabyle exprime une forte revendication d’un projet de société qui marque la rupture définitive avec le centralisme de l’Etat. Les contours de ce projet sont déjà esquissés dans la plate forme d’El Kseur. Face à l’indifférence des algériens arabophones et des autres régions berbérophones du pays, la Kabylie opte alors pour une alternative politique salvatrice et non pour une aventure violente comme on a voulu le faire croire.
Elle s’est mise à se donner le cadre pour la réaliser et la développer. C’est ainsi qu’au côté de l’action des Archs, l’autonomie de la Kabylie est devenue aujourd’hui une réflexion et un thème de débat collectif.