athhemdoun.free.fr Index du Forum athhemdoun.free.fr
ATH HEMDOUN FORUM
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

TAMAZIGH c'est indispensable pour l'avenir de la Kabylie ! !

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    athhemdoun.free.fr Index du Forum -> ARCHIVES
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Claudine94
membre suprême
membre suprême


Inscrit le: 30 Avr 2006
Messages: 601

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2006 5:15 pm    Sujet du message: TAMAZIGH c'est indispensable pour l'avenir de la Kabylie ! ! Répondre en citant

Colloque sur l’aménagement du berbère à Sidi Fredj :

L’écriture est porteuse d’un choix de société.
Dourari est contre l’"archaïsation " de tamazight. C’est pourquoi, concernant la graphie, il semble exclure d’avance le tifinagh, bien que, dit-il, le tifinagh doive continuer à être enseigné comme étant un élément de l’histoire de tamazight.

Des différentes interventions au Colloque international sur l’aménagement de tamazight tenu à Sidi Fredj du 5 au 7 décembre 2006, on peut conclure que le passage du berbère du folklore et de la chanson vers la science et la littérature, au sens prestigieux du terme, ne sera pas facile. Le chantier s’annonce vaste tant le vide est sidérant. Pour le concrétiser, des moyens colossaux doivent être mis en branle par l’Etat. Et pour que ce dernier puisse le faire, le statut de langue nationale ne suffit pas. C’est Mohamed Lakhdar Maougal, en homme averti, qui fait cette observation.

Tamazight doit donc être langue officielle.

Maougal ne le dit pas explicitement mais lui, contrairement à la quasi-totalité des intervenants, s’oppose à l’officialisation de tamazight uniquement en Kabylie. M.Dourari, beaucoup plus prudent, semble ne pas vouloir placer la charrue avant les bœufs. La position de ce docteur d’Etat en linguistique, polyglotte de surcroît, maîtrisant parfaitement l’évolution des langues à travers le monde, est de n’exclure aucune alternative. De ce fait, il a l’avantage dans les débats de ne se retrouver dans aucun camp tout en ayant la latitude de développer ses propres thèses avec sa dextérité habituelle. Toutefois, Dourari est contre l’"archaïsation " de tamazight. C’est pourquoi, concernant la graphie, il semble exclure d’avance le tifinagh, bien que, dit-il, le tifinagh doive continuer à être enseigné comme étant un élément de l’histoire de tamazight. Mais entre les caractères arabes et latins, Dourari se refuse à prendre parti expressément même si, en invitant les participants au colloque à visiter la bibliothèque du centre qu’il dirige, tous les livres qui s’y trouvent (des centaines) sont transcrits en latin. Dourari étant un commis de l’Etat et en l’absence d’une décision politique tranchant en faveur d’une transcription, ce responsable qui maîtrise de manière phénoménale les méandres de la linguistique, semble plus respecter l’obligation de réserve que livrer sa propre position. Mais l’entretien du suspense de sa part a animé certaines appréhensions du côté des partisans de la transcription latine qui sont majoritaires puisqu’ils travaillent dans le domaine berbère depuis au moins seize ans, comme c’est le cas des professeurs des universités de Bgayet et de Tizi Ouzou.
Par son silence, Dourari s’est même créé des " ennemis " au niveau de l’Inalco de Paris. Mais lui reste imperturbable puisque, explique-t-il, les choses ne sont pas aussi simples qu’on le croit. Effectivement, présidant un centre national, il ne peut se limiter dans ses interventions à ne parler que du cas de la Kabylie, puisqu’il y a aussi le chaoui, le m’zabi, le targui, le chenoui, etc. L’attitude de Dourari est compréhensible et sa mission est des plus délicates car durant ces trois journées où les débats ont été des plus âpres, il est resté de marbre. Il a gardé son sang-froid dans les moments les plus houleux, notamment durant la journée du jeudi qui a vu l’intervention de deux universitaires, l’un produit de l’Inalco et l’autre produit par le mouvement associatif berbère. Ces derniers ont bien sûr développé les thèses de la transcription latine et ont trouvé ridicule d’opter pour les caractères arabes. Une hypothèse qui se verrait tout simplement rejetée par la population de la Kabylie. Pour faire diversion, Maougal, qui n’était pourtant que le président de séance, a dû intervenir très longuement, en changeant de sujet. Mais les deux conférenciers notent bien les questions et rebondissent au moment voulu : l’écriture n’est pas un choix neutre, elle est porteuse d’un choix de société et en plus le caractère est une décision des politiques et non pas des scientifiques, dira l’un d’eux. Cet intervenant explique que si le caractère arabe est choisi par les décideurs, ce ne serait rien d’autre que dans le souci de préserver une homogénéité nationale. Mais quelle serait la réaction en Kabylie, la région où la demande sociale sur tamazight est la plus importante ? Le rejet systématique, prévoit l’orateur, qui explique que les caractères latins est un choix motivé par le désir de s’accrocher à la modernité avec un non-dit, assume-t-il, celui de vouloir adhérer aussi à l’occidentalité, puisque venant d’une région à très forte émigration vers l’Europe. Même le tifinagh semble ne pas trop séduire cet ancien membre du MCB, qui révèle qu’au Maroc, malgré le choix de l’Ircam, de transcrire tamazight en tifinagh, aucun texte véritablement littéraire n’est produit dans ce pays avec ce caractère. L’intervenant rappelle qui ont qu’il y a eu des écrivains musulmans, ayant transcrit tamazight en caractère arabe, mais ils n’ont pas fait d’émules. C’est le latin qui a pris le dessus, conclut-il. Le conférencier a même informé qu’à l’Académie du Caire et de Damas, un débat a été lancé au sujet de la latinisation de l’arabe.

"En Kabylie, le choix est fait, c’est le latin", tranche l’universitaire, détenteur d’un magister en linguistique berbère. Un autre problème et non des moindres, le plus délicat peut-être, a été soulevé par le même conférencier, qui a pu brosser et cerner tous les aspects de la question grâce à ses années de recherche dans le domaine, celui de l’enseignement de tamazight aux non-amazighophones. Le deuxième conférencier ira jusqu’à dire que le caractère arabe serait une agression contre la Kabylie. Pour lui, il faudrait assumer le choix latin. Maougal déplore énergiquement l’absence d’une position officielle de l’Etat algérien concernant le choix des caractères : "Je reproche à l’Etat de ne pas prendre de décision", dit-il. Une question lancinante est posée par un confrère : "Peut-on aménager une langue avant d’avoir décidé du choix de sa graphie ?" L’aménagement étant le thème cardinal de ce colloque. Dans les réponses des conférenciers, on retiendra que seize ans dans la vie d’une langue, c’est beaucoup. Il y a des milliers de personnes qui ne savent lire et écrire en berbère qu’en transcription latine. Il y a des réalités sociales. Quelle langue enseigner et dans quel caractère, est une question qui est revenue plusieurs fois. Pour la majorité des intervenants, des réponses ont été apportées par le terrain. L’Etat unitaire régionalisé est peut-être le cadre adéquat pour prendre en charge tamazight sans heurt. Dans un tel contexte, tamazight sera une langue co-officielle aux côtés de l’arabe qui le sera à l’échelle nationale. Tamazight ne sera officielle que dans les régions qui en expriment le vœu comme la Kabylie. L’Etat sera tenu de mettre en œuvre tous les moyens humains et financiers pour que tamazight devienne officielle, car le statut de langue nationale est purement symbolique.


- Aomar Mohellebi -
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail Adresse AIM
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    athhemdoun.free.fr Index du Forum -> ARCHIVES Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com