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Désolé monsieur l'administrateur si le sujet posté n'est pas placé où il le fallait, comme la rubrique "avenir de la Kabylie" a disparu



Ahmed Aït Bachir (MAK) revient sur la visite de la députée catalane en Kabylie

jeudi 1er février 2007
Comme promis, voici l’entretien que nous a accordé M. Ahmed Aït Bachir, responsable du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), après la visite de la députée catalane Laïa Canigueral qui a coïncidée avec la célébration de Yennayer 2957.

Kabyle.com : Vous venez de recevoir une délégation catalane conduite par la députée Canigueral Laïa, pouvez-vous nous en parler ?

Ahmed Aït Bachir : Je tiens d’abord à préciser que la rencontre en question n’obéit à aucune logique de programme bilatéralement calculé. La délégation était accompagnée d’un ami commun, en la personne de monsieur Belkacem Lounès, président du Congrès Mondial Amazigh (CMA).

La jeune députée catalane Laïa Canigueral, je tiens à le préciser, n’est âgée que de 25 ans. Elle siège au Parlement espagnole en compagnie de sept députés du parti Gauche républicaine de Catalane qui co-préside le Gouvernement autonome de Catalogne, avec un vice-président et cinq ministres.

Donc, pour revenir à votre question, la présence de la députée en Kabylie réponds strictement au choix de son Parti et à la Fondation « Josep Irla » dont elle est membre. Notre rencontre a été fructueuse à plus d’un titre, du fait que les similitudes sont fortes entre nos deux régions.

Kabyle.com : Pouvons-nous savoir sur quoi ont porté les discussions, les lieux visités et les personnes rencontrées ?

Ahmed Aït Bachir : Divers sujets ont été abordés, ils ont portés, essentiellement, sur les techniques de bonne gouvernance, mais aussi, chacun de son côté, a dressé un tableau assez exhaustif sur le fonctionnement de nos institutions respectives.

Il est clair que les volets sociaux économiques et culturels ont dominé l’échange pour, d’abord, situer les difficultés, mais aussi les atouts du développement de notre région. Ce qui nous a permis de brosser les contours d’une relance et d’un développement harmonieux de notre économie régionale, matrice fondamentale d’une approche étatique de la gouvernance locale.

À ce titre, il ne faut omettre les différentes franges et corporations de la société kabyle rencontrées : les comités de villages, les associations, les comités d’étudiants, des personnalités, toutes ont participé aux discussions si enrichissantes, qui ont permis d’étoffer une vision globale sur l’état des lieux de notre région.

Il y a eu entre autres : une rencontre-débat avec le Comité d’étudiants de l’Université de Tizi Ouzou ; un déplacement à la sous-préfecture des Ath Ouarthilane (Sétif) pour rencontrer le Maire de cette localité et la participation à la célébration de Yennayer organisée par la Maison de jeunes de la même localité ; une rencontre avec une association d’agriculteurs d’Ath Maouche (Bgayet) ; un riche débat avec la Coordination des comités des étudiants de Bgayet a eu lieu ; la visite d’une exposition de l’association culturelle du village Lemcha, dans la commune d’Akbou ; un entretien avec un blessé du Printemps Noir ; une rencontre avec le Comité de village et l’association du village Tanalt, dans la commune d’Imsouhal en présence des membres de l’Association pour le Développement de l’Apiculture et de l’Agriculture et de Montagne (ADAAM) de Aïn El Hemmam.

C’est vous dire que toute cette surface de contacts à pris part aux échanges en mettant à profit les expériences respectives, tout en attendant plus de la vision catalane sur la nature de gestion de leur cité. La députée catalane s’est engagée à agir dans une politique d’échanges plus vaste en proposant des jumelages et des aides au montage d’entreprises en Kabylie.

Kabyle.com : Est-ce une action visant à internationaliser la revendication de l’autonomie de la Kabylie ou est-ce un vœu de vos hôtes ?

Ahmed Aït Bachir : Ni le MAK et encore moins nos hôtes n’ont abordé la question sous cet angle. Tout de même, les conditions qui président l’évolution internationale et locale travaillent au profit d’une démocratisation mettant fin aux monopoles et à toute autre nature de centralisation.

Le monde, qui ne cesse de se transformer, impose une façon d’être, d’exister. Des regroupements régionaux s’établissent un peu partout dans le monde pour être maître de leur destinée. La Kabylie et d’autres régions du pays, ne peuvent cependant échapper à cette politique en vogue. Ce sont les spécificités culturelles, économiques et sociologiques qui président aux divers rapprochements en vue de se faire l’idéal d’une perspective historique où la communauté d’intérêt guidera le destin collectif.

Cela peut s’appeler selon les différentes sémantiques : autonomie, régionalisation, fédéralisme, l’objectif stratégique étant de réussir une décentralisation tous azimuts où chaque région, et particulièrement la Kabylie, se dotera d’institutions à même de vivre une gouvernance locale selon son mode d’emploi.

Car la Kabylie recèle toutes les conditions objectives à même de constituer un État autonome dors et déjà. Cela dépend de la vitesse de la réforme de la nature jacobine de l’État central algérien, condamné à se mettre au diapason des exigences des temps modernes et l’aspiration des peuples à plus de libertés.

Kabyle.com : Quelles sont les conclusions auxquelles vous avez abouti avec eux et quels sont les futurs développements de cette coopération ?

Ahmed Aït Bachir : Le principe d’un contact permanant est acquis entre nos deux parties, la coopération et les échanges de manière plus concrète feront l’objet de maturation dans nos prochains rendez-vous. Il est tout de même utile de signaler la convergence de nos approches, car, nos deux communautés présentent pas mal de facteurs communs.

Des engagements sont pris pour permettre à des jeunes de la Kabylie de se rendre en Catalogne dans un projet d’échange, comme aussi est promis pour la prochaine rencontre, d’avoir affaire à une délégation plus forte et variée.

Kabyle.com : Le MAK propose de faire de la Kabylie la capitale de la culture amazighe, comment pouvons-nous y parvenir ?

Ahmed Aït Bachir : Faire d’Alger, en cette année 2007, « Capitale de la culture arabe » et ce le premier jour de Yennayer 2957, n’a pas eu une caution politique générale, comme il est, prétendument, surmédiatisé. Des ressorts de résistance dans la société ont pris position, tout en transcendant les clivages politiques partisans, avec notamment les deux grandes marches organisées par les étudiants de Bgayet et de Boumerdès à laquelle ont pris part de nombreux citoyens, afin de dénoncer cette mascarade culturelle qui participe de la cassure des repères et du brouillage des perspectives.

La volonté de riposte, sans les moyens colossaux du Pouvoir usurpateur de l’identité, pour replacer les choses dans les cadres naturels et authentiques est mise en branle. « La Kabylie, capitale de la culture amazighe » en sera l’une des démonstrations la plus porteuse pour mettre en échec cette politique et une autre mascarade, celle du « Festival de danses folkloriques arabo-africaines », car, s’il est vrai que le brassage des cultures des peuples est enrichissante, il ne le sera jamais en handicapant sa propre Culture.

Le MAK fait proposition pour que la Kabylie soit la capitale de la culture amazighe, aux élus locaux, à tous les niveaux, de mettre le paquet pour rattraper et réhabiliter une vérité. L’irruption d’une initiative salutaire contre le plan de suicide culturel orchestré, peut trouver force dans l’implication des élites de la région et dans l’ensemble des élus, desquels est attendu le vote de budgets pour une telle manifestation à caractères populaire et démocratique.

Voir en ligne : La députée catalane Laïa Canigueral visite la Kabylie

Entretien réalisé pour Kabyle.com par : Djamel BEGGAZ
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"Tahar Djaout"