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[Claudine94]

La conscience politique amazighe
(Février 2007)


Aujourd’hui, Imazighen oeuvrent à travers un véritable renouveau de leur culture amazighe, tant en diaspora ou ils constituent des milliers des descendants de maghrébins immigrés, qu’en Afrique du nord, à travers l’activité dynamique de multiples associations de sauvegarde du patrimoine culturel et de productions modernes en amazighe. C’est que les hommes de ce peuple de Tamazgha, loin d’avoir été épargnés par la colonisation, ont su habituellement tirer profit de ses contradictions, grâce à leur rencontre avec certains Français anticolonialistes, comme les instituteurs.

S’ils ont ainsi su se donner, grâce à la scolarisation et à l’émigration consécutive, les moyens de vivre, ils ont aussi développé une conscience politique nationaliste qui a déterminé leur engagement massif dans la guerre d’indépendance des pays de TAMAZGHA.
Ils demeurent pourtant encore insatisfaits de l’absence de véritable reconnaissance de leur culture amazighe en Afrique du nord.
Imazighen revendiquent la protection juridique de la langue amazighe : sa constitutionnalisation.
On accuse les gouvernements et les partis politiques de faire blocage à l’intégration de l’identité amazighe. La dimension politique s’avère très importante que les autres mesures techniques prises par les régimes arabo-baathistes.

Imazighen insistent sur la protection juridique de la langue amazighe. On veut aborder la réforme de la constitution. Chez Imazighen la protection, la protection juridique veut clairement dire « constitutionnalisation » de la langue amazighe. La revendication d’une réforme constitutionnelle de la part des associations amazighes n’est pas un fait nouveau et qui sera défendu radicalement par tous les moyens dont disposent les militants amazighs. Un grand changement est indispensable au sein du mouvement culturel amazigh (MCA) en vue de se déterminer politiquement. L’action culturelle des associations amazighes n’est plus suffisante d’où la recherche d’un clash politique avec l’Etat car la gestion des affaires amazighes est devenue un fait politique.

Il ne faut pas croire que ce type de régime ira résoudre les problèmes des Imazighen : on a tort si un jour on leur fera confiance. Personne ne peut nier que la production culturelle du MCA ne reflète pas une conscience politique très développé chez le peuple amazigh bien que leur travail reste principalement socioculturel. Grâce à la chanson et les autres arts amazighs, la langue amazighe n’a pas disparu comme disait le fameux IDIR : « une langue qui se chante ne meurt jamais ».
La cause amazighe est une cause politique de premier niveau avec une alternative politique qui est le système d’une confédération démocratique, laïque, et moderne.
Cette confédération pourra garantir une autonomie intégrale de chaque région du pays. La solution « idéale » réside dans la réforme de la constitution pour instaurer un Etat de respect mutuel entre les différentes dimensions qui forment la mosaïque de Tamazgha.

Imazighen manquent beaucoup du pouvoir ; c’est pourquoi on se demande pour quelles raisons laisser faire leurs affaires aux sarrasins qui dominent le chéquier politique. La production amazighe dans divers domaines évolue jour après jour ceci explique bien une prise de conscience politique de soi amazighe. Chez l’ennemi amazigh il n’y a pas de diapason politique en matière d’existence et de gestion des affaires publiques ; là Imazighen sont privés des libertés dont jouissent les autres peuples dans le monde. Ce peuple ancestral ne manque pas de dynamisme et de volonté de récupérer tous ses droits de gouverner sur son propre territoire : sa langue n’est pas officielle, n’est pas enseignée, n’est plus représentée au niveau de l’audiovisuel et sa plus grande population majoritaire est humiliée et toujours en état de marginalisation économique,…etc.
En outre Tamazgha vit une situation très retardée en fonction du développement durable qui garantira une survie du peuple amazigh et un bon avenir pour tous ses citoyens.

Pour intégrer Tamazight dans les institutions de Etats nord africains, il faut une décision politique courageuse et une volonté de fer amazighiste.
Tamazight a besoin d’un soutien politique très fort ; c’est là le grand problème : cette idée est partagée par la plupart des militants au sein du mouvement culturel amazigh. Il y a des lobbies qui ne veulent pas l’intégration de l’identité amazighe dans le tissu étatique sans exception. Certes, les ennemis de la cause amazighe continuent comme d’habitude d’amputer et de tronquer le processus du développement de l’intégration. Le mouvement culturel amazigh devra doubler sinon multiplier ses efforts de combat politique pour dépasser ce blocage de protection juridique en commençant par des réformes radicales des constitutions des Etats nord africains.

Par Moha MALOUI