athhemdoun.free.fr Index du Forum athhemdoun.free.fr
ATH HEMDOUN FORUM
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Hommage à Habiba DJAHNINE ! ! !

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    athhemdoun.free.fr Index du Forum -> la femme dans la société Kabyle
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Claudine94
membre suprême
membre suprême


Inscrit le: 30 Avr 2006
Messages: 601

MessagePosté le: Mar Fév 13, 2007 6:05 pm    Sujet du message: Hommage à Habiba DJAHNINE ! ! ! Répondre en citant

Habiba, une battante belle et courageuse

Ecrire aujourd’hui sur Habiba Djahnine n’est pas chose aisée et facile. Cette enfant de Bgayet, dynamique, belle et intelligente, présente sur tous les terrains de lutte et de culture depuis plus de 20 ans, a vécu, ces dernières années, des moments dramatiques et tragiques, absolument insupportables.

Après l’assassinat crapuleux, injuste et traître par les terroristes semeurs de mort, de sa soeur Nabila, en février 1995, Habiba voit partir, en quelques mois seulement, et son père et sa mère et son frère, par tristesse et désespoir ; ils rejoignent, ainsi, Nabila. Voilà qu’en quelques mois seulement une famille est décimée. Elle est frappée par un véritable massacre. De plus, lorsque nous pensons à cette semaine atroce, 12-15 février 1995, nous nous demandons naïvement pourquoi tant de haine, de souffrance et de misère et comment avons-nous supporté tout cela. Récapitulons : disparition tragique de notre ami écrivain Rachid Mimouni, le 12 ; assassinat sauvage de notre ami Azzedine Medjoubi, le 13, sur son lieux de travail au TNA d’Alger, qui ne porte même pas son nom. Autre assassinat sauvage et terrible de Nabila, le 15, à Tizi Ouzou. Heureusement pour nos lecteurs que la page du journal ne reproduit pas les larmes qui tachent notre feuille. Comment Habiba a pu supporter tout cela et nous revient, aujourd’hui, pleine de projets et d’espoir. Elle s’est prise en main et a pris par la main les siens, ses autres frères et surs. La famille Djahnine était, en effet, nombreuse. Une fois assimilée cette vérité, « les morts sont morts et nul ne peut les faire revenir à la vie », deux lieux l’aidèrent énormément : Timimoun d’abord, hors des grandes messes, bien sûr, pour le recueillement, la sérénité et la paix. Elle épouse cette ville et signe des actes de fidélité avec elle. Elle achète un bout de terrain en ce lieu magique pour y construire une petite maison, en respect, bien sûr, des cultures et des traditions locales en communion avec les habitants de cette oasis. Hasnaoui, ensuite, à Paris et ses chants mélodieux qui l’aident à supporter l’éloignement et l’exil. Une fois les situations matérielles de ses autres surs et frères réglées, en leur mettant, tout d’abord, un livre entre les mains et, alors, reprenant goût à la vie, les voilà aujourd’hui, l’un ou l’autre, devenir peintre, poète, étudiant, marié ou autre. L’amour reprenant le dessus, elle est absolument ravie, la semaine dernière, et son regard rempli de confiance lorsqu’elle aperçut assise, dans la salle de la Cinémathèque de Béjaïa, sa sur aînée venue assister à la projection de Rocco et ses frères en compagnie de sa fille âgée d’à-peine 6 ans et que Habiba présentait. Ses nombreux frères et surs reconnaissants et indépendants le lui rendent bien et nous en voulons pour preuve ce poème qu’ils lui destinèrent : « A la mémoire d’une révolte portée par ceux et celles qui refusent un prête-nom pour se dire amazigh, qui refusent d’exprimer leurs joies et peines dans une autre langue que la leur. A la mémoire de celles qui aujourd’hui tombent sous les balles assassines, victimes d’une guerre qui n’est pas la leur. A la mémoire de celles qui, par le passé, de chants et de symboles ont gravé à jamais la mémoire d’un peuple : notre mémoire. A toutes les femmes qui ont su résister à l’érosion du temps contre la haine et l’oubli. Tighri n’tmetouth évoque un hymne, celui des porteuses de notre mémoire, les porteuses d’eau. » Proches de leurs deux surs Nabila et Habiba, pour les avoir toujours accompagnées et soutenues depuis la création de leur association Tighri n’tmetouth, les frères et les surs Djahnine enrichissent leur poème, écrit en tamazight que nous traduisons ici pour nos lecteurs : « Le printemps ne naît-il pas de l’eau ? De l’eau de tous les hivers ? Conte-leur un printemps amazigh né en Algérie. Les hivers sombres enfantent la lumière. Les cris s’érigent en ruisseaux. Ceux des femmes ont la détermination des cascades. Conte-leur Un printemps qui ne veut plus taire ses couleurs. C’est de la soif que survient l’eau. Celles que les femmes portent sur leur dos. Elles ne craignent pas la sécheresse. Le feu celui des balles. Le feu est l’ennemi de l’eau. Et elles sont porteuses d’eau. Mais aussi porteuses de l’histoire. » Pour notre part, nous avons aussi suivi l’itinéraire et le parcours de Tighri n’tmetouth. Nous les avons aidés et soutenus, et de Béjaïa à Constantine et de Tizi à Alger, nous avons toujours été marqués, frappés par leur travail et leur engagement. C’est d’ailleurs à Tizi, à l’occasion des rencontres cinéma au féminin, qu’elles organisèrent en 1993, qu’Ahmed Lallem, suite à la projection de son magnifique court métrage Elles, qu’il réalisa en 1967 et grâce à la richesse et à la qualité des débats, décida d’entreprendre Elles : 30 ans après. « Si j’ai rendu hommage aux lycéennes d’Alger en 1967, je me dois de rendre compte de la beauté de celles d’aujourd’hui. » Habiba est active. Elle produit et organise sans cesse. Elle est sur tous les fronts. Après nous avoir donné un recueil de poésie en 2002, Outre-mort, d’une grande beauté, magnifiquement présenté et à bon marché, que nous pouvons retrouver auprès de nos amis authentiques libraires Hassan et Sid Ali, rue Didouche-Mourad ; Ali, rue Larbi-Ben-M’hidi, elle nous autorise à publier un de ses poèmes : « Ramène ta main sur mon cur, tu l’entendras battre en harmonie avec la célébration des assassinats. Pourtant tant de guerres sont passées sous les yeux d’enfants. Ils ont appris la peur comme on apprend à téter le sein maternel. Pourtant la douleur est une. Elle s’affiche tous les jours sur les murs en ombres furtives. Dites-moi pourquoi cette arme est dirigée vers cette tempe-là ? Dites pourquoi les regards se détournent du soleil levant ? » En juin dernier, elle organise de façon magistrale, en toute indépendance et liberté, les premières rencontres cinématographiques de Béjaïa. Durant une semaine, la ville est animée, les salles de la cinémathèque et du théâtre sont pleines, les films et les débats se suivent et le public est heureux. Aujourd’hui, elle est parmi nous, et toujours calme et lucide, elle engage le tournage de son premier film documentaire et il sera, nous en sommes certains, présent aux prochaines rencontres de Béjaïa, au printemps prochain. Ce que nous retenons aussi de Habiba et que nous aimons, est sa joie de vivre et elle a raison lorsqu’elle nous dit, courage, que « toutes les tâches accomplies ne me servent pas d’exorcisme et que je n’oublierai jamais ». En été, fuyant les plages polluées de Béjaïa par les mercantiles marchands d’huile, elle s’est dénichée les quelques criques encore propres, et les enfants qui ne peuvent la suivre en plein mer, la situent grâce à son rire fort puissant et musical. Nous ne pouvons terminer qu’en lui rendant hommage et la seule façon pour nous de lui dire merci est de mettre dans sa bouche ces mots de Godard que dit Anna Karina dans Masculin-féminin : « Je ne suis pas infâme, je suis une femme. »

Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail Adresse AIM
Claudine94
membre suprême
membre suprême


Inscrit le: 30 Avr 2006
Messages: 601

MessagePosté le: Mar Fév 13, 2007 6:09 pm    Sujet du message: Un peu plus sur Habiba DJAHNINE ! . . . Répondre en citant

Habiba DJAHNINE

Née en 1968 en Algérie, plus précisement en Kabylie à Bgayet !
Depuis 10 elle partage sa vie professionnelle entre la France et l’Algérie. En 2003 elle crée avec des collègues "les rencontres cinématographiques de Béjaia" qui en sont à leur 3ème édition. Elle édite en 2003 un recueil de poésie "Outre-Mort" aux éditions El Ghazali à Alger. Auteurs de plusieurs nouvelles et textes d’humeurs édités dans des revues en France et en Algérie. Elle a réalisé un film documentaire qui est en finition et qui sera diffusé en 2006 dont le titre est "Lettre à ma soeur". Ce film a été entièrement tourné en Algérie.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail Adresse AIM
ayghar
Membre initié
Membre initié


Inscrit le: 30 Nov 2006
Messages: 50

MessagePosté le: Mer Fév 14, 2007 1:06 am    Sujet du message: PORTRAIT D'UNE ARTISTE Répondre en citant

Portraits d'artistes de Bouzeguene


Massa Yous: chanteuse du terroir et d'espoir

Bouzeguene, 2 février 2007 (B-news)- Être une femme en Algérie est déjà un problème. Oser chanter dans une société dominée par l'homme est un défi. Massa Yous de son vrai nom Bouaza Yous Baya, la cinquantaine, est la femme du pays. Elle fait partie de cette catégorie féminine qui veut s'imposer et aller loin.

Depuis son jeune âge, à peine 15 ans, elle a commencé à écrire des poèmes. Par la suite elle approfondissait ses recherches pour puiser du grenier des traditions et du terroir. Pour Massa Yous, la poésie et la chanson n'en constituent pas pour autant un métier.

Elle est d'abord une mère de dix enfants. Il est évident qu'avec ses occupations domestiques et son travail de femme de ménage dans un CEM où elle exerce dans le cadre du filet social, le temps d'écrire se réduit en une peau de chagrin. ''Je passe le plus de mon temps libre à élaborer mes textes, à essayer toutes les tournures ar les erreurs dans ce métier son impressionnantes et je ne voudrais pas me mordre les doigts'', a-t-elle déclarée.

Massa vient d'enregistrer son premier album. Le produit est disponible chez tous les bons vendeurs de K7. Ce dernier comporte des chansons qui nous évoquer la célèbre H'Nifa. Des chansons conjoncturelles de pudeur, faites pour résister, durer et faire face à la puérilité des modes. Massa Yous les a enjambées et toutes ses chansons ont été composées pare elle-même.

Nous les avons écoutées et réécoutées. Un chef d'œuvre!
Le mélomane est porté par le souffle continu des mélodies à travers les transformations acoustiques du timbre de la voix et les sonorités des instruments. ''Lhara'', ''Imazighen'', ''A Tagarfa'', ''Izem'' et ''JSK'' - elle -même supporte les canaris.

Des titres sui s'écoutent en public et en famille car Massa Yous est une chanteuse qui prône les valeurs huitaines, le respect de la nature et celui de la famille. Ce n'est pas faire fausse route que s'écarter des sentiers battus du show-business. Ce n'est pas facile d'aborder les sujets sans tomber dans la caricature.

La vie, la séparation, l'amour d'autrui, la tendresse, la compréhension, l'émigration, la femme abandonnée... sont autant de thèmes qui marquent la personne et qui constituent l'inspiration essentielle de ses poèmes et de ses chansons.

Massa Yous a trouvé cette œuvre une sorte de miroir : le chœur massif et populaire tient le rôle principal avec en prime un cachet social et révolutionnaire. La K7 est exceptionnelle et elle est signée par les éditions Aqbu-Production.

Par ailleurs, un autre projet de production d'un deuxième album est en cours. Il est cependant en stagnation depuis la récente disparition tragique de l'un des enfants de Massa Yous. Nous nous associons à sa peine et que Dieu Accueille le défunt en Son Vaste Paradis.

Kamel Kaci
_________________
AH QUELLES SONT JOLIES LES FILLES DE MON PAYS
LAI LAI LAI LAI LAI LAI
DANS LEURS YEUX BRILLE LE SOLEIL
DES SOIRS D'ETE, LA MER Y JOUE AVEC LE CIEL ET LES FAIT REVER.-
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    athhemdoun.free.fr Index du Forum -> la femme dans la société Kabyle Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com