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Belle et éternelle Kabylie : son histoire, ses secrets . . .

 
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Claudine94
membre suprême
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Inscrit le: 30 Avr 2006
Messages: 601

MessagePosté le: Lun Déc 18, 2006 10:01 am    Sujet du message: Belle et éternelle Kabylie : son histoire, ses secrets . . . Répondre en citant


Randonnée à travers l’Histoire

- La Kabylie visitée de ses lointaines origines :

Partir en villégiature pour une randonnée au pays de l’Homme libre, est l’une des excursions les plus complètes qui soient. Ce n’est pas seulement la montagne qui attire, c’est aussi les collines verdoyantes, ayant un aspect de fraîcheur rustique, qui repose la vue et l’esprit. Les jeunes bois ondoyant leurs tendres cimes sous le vent, comme des panaches verts ; les forêts séculaires, dont les hautes branches menacent les nues ; la rivière capricieuse, bordant de ses arabesques gris argent, le tapis émaillé des prairies.

A tout instant, le terrain s’emplit d’accident et se déchire, accentuant à chaque pas la scène des contrastes. C’est aussi une succession de vallées fleuries, de campagnes parfumées, de pics escarpés, de grottes nombreuses, de cavernes inaccessibles. Dans cet environnement fantastique, d’un paysage mystérieux et profond, le regard se pose dans un mouvement contemplateur, sur les hauts pitons ou plaqués sur les crêtes anguleuses, accrochés au rocs abrupts ou blottis dans les ténébrosités des échancrures.
Les Kabyles “montagnards” ne sont pas moins curieux à observer : Ceux “d’en bas” n’ont ni les mêmes mœurs, ni les mêmes coutumes, ni le même tempérament que ceux “d’en haut”.
Le Kabyle est issu d’une race très belliqueuse, formant un monde qui présente ce spectacle singulier d’un ordre social très réel, maintenu dans le respect des traditions, sans une ombre de gouvernement distinct du peuple lui-même.
Cependant, la Kabylie c’est aussi des gisements miniers, tels que : les mines de fer, de plomb, de calamine, de cuivre, de carrières bonne qualité.
Les figues qui viennent de là, ont une saveur appréciée. Au centre de ce territoire montagneux soumis à la rigueur d’un climat rude en hiver, et celui intensément caniculaire en été, la ville de Tizi Ouzou trône avec une silhouette d’une grandeur imposante, investie d’une stratégie importante sur la régulation du flux routier, et le contrôle des voies principales qui mènent aux grandes périphéries urbaines de sa région. Elle est bâtie au pied du mont Belloua qui culmine à 710 mètres d’altitude et côtoie un fort, dont l’emplacement reprend les assises d’un ancien bordj turc, situé sur le versant sud d’un mamelon de 200 mètres de haut.
- A l’Ouest, une vue complète s’offre sur la vallée du Sébaou, au Nord, sur le mont Belloua, au Sud, sur le versant septentrional du Djurdjura :
- à L’Est sur le mont boisé du Tamgout et les contreforts de Larbaâ Nath Irathen dont le chef-lieu domine un vaste territoire qui aligne une vue pittoresque magnifique. Située à 950 mètres d’altitude, elle relie les différentes crêtes de leurs montagnes, comme un carrefour celle des routes divergentes.
Les pics du Djurdjura sont distants de cinq à six lieues à vol d’oiseau. Son centre urbain date de juin 1857 dont le bâti occupe un plateau dominant de trois côtés la Kabylie, constitué à l’emplacement du village “Icharioua”. Le fort au nom duquel fut baptisée la ville à l’époque coloniale “Fort National”, occupe quant à lui le flanc Nord-Est sur une crête de 965 mètres d’altitude. Sa situation, particulièrement favorable, présente de chaque côté un panorama différent : la vue s’étend du Nord-Est de la vallée du Sébaou, aux montagnes d’Aït Djennad que domine le Tamgout à la crête chauve, entouré d’un boisement de plusieurs centaines d’arbres séculaires. Au premier plan apparaît la ville de Mekla, située non loin de Djemaâ Saharidj, qui est une ancienne colonie romaine, dont les vestiges sont un pan de mur, des colonnes, un bassin en pierres et sur un monticule, les ruines d’une muraille. Au-delà, on aperçoit la ville de Fréha, qui est à proximité de celle d’Azazga.Vers l’Ouest, la vue est toute autre : on devine nettement au fond du ravin, le cours de Oued Aïssi, au-delà, la crête d’Aït Douala et celle d’Aît Mahmoud; plus loin, la chaîne de Timzrit et les montagnes des Flissa. Plus à l’Ouest, celles d’Aït Khalfoun et du Bouzegza, puis les monts de Blida, et ceux de Médéa. Par temps clair, la mer s’entrevoit par une indentation au voisinage de l’embouchure de l’Isser.

Pittoresque et grandiose

Cependant, le pittoresque et le grandiose sont dans le panorama du Djurdjura : on a devant soi cette muraille gigantesque de 40 kilomètres de long, aux altitudes qui varient entre 1 900 et 2 300 mètres.Le versant Ouest présente la partie la plus compacte et la plus massive, dont le point élevé, est Tamgout-Haïzer qui culmine à 2 115 mètres d’altitude, développant par endroits, des pentes raides qui finissent leurs descentes dans la plaine de Boghni. Au centre, le massif d’Aït Irguèen, qui forme le maillon le plus abordable de la chaîne, montre des dépressions qui sont les passages fréquentés des Kabyles, parmi eux figure le col de Tirourda qui est le plus emprunté, lorsque le temps est clément. En avant de celle-ci se développent les contreforts du massif profondément entaillé par les ravins : les villages se pressent tout autour sur les crêtes et semblent autant de forteresses.
Sous les yeux la région d’Aït Yenni, plus loin au bas de la chaîne, celle d’Aït Ouacifs, celle d’Aït Akkach, d’Aït Boudrar, puis d’autres, encore d’autres…tels que ces villages que l’on croit hors du temps, grouillant d’une population très active, volontaire à la tâche. Plus loin, à six ou sept kilomètres en direction de l’Est, une route secondaire s’ouvre à droite, dévalant une pente douce qui finit rapidement à Oued Djemaâ, qu’une traversée oblige pour se rendre aux monts d’Aït Yenni. Venant de ce côté-là on passe par le village Taourirt-Mokrane, où il s’y fabrique une poterie de formes phéniciennes. Approchant par endroits des précipices qui donnent le frisson.
Ayant passé l’oued qui gronde au fond du ravin, on atteint enfin les hauteurs où est assis le village d’Aït-Lahcen par une sorte de raidillon rocheux, coupé en maints endroits par des crevasses profondes et longeant des parois de montagnes aussi raides qu’une muraille. Cette ascension mène au sommet d’un pic boisé, sur lequel s’étage le nid d’aigle dudit village, qui détient le rôle principal dans la contingence d’Aït-Yenni. Tout près, à deux ou trois cent mètres de là, apparaissent deux autres villages, perchés sur des pitons escarpés, entourés de creux profonds et de pentes abruptes : ce sont Aït-Larbaâ et Taourirt-Mimoun; plus loin, presque à égale distance, se voit un troisième qui est Taourirt-Hadjadj. Ces quatre grands villages forment l’essentiel de la tribu en question, abritant une communauté laborieuse, qui a de tout temps fourni un bras fort industrieux, et sont notamment : joailliers, orfèvres, armuriers, forgerons; on rencontre chez eux de véritables artistes aux fins métiers. Autrefois, ils maîtrisaient de manière artisanale le façonnement de l’ivoire, du corail, imitent et réparent minutieusement ces grands fusils arabes de collection, aux crosses nacrées, incrustées d’argent ou d’émaux. Les bijoux qui sortent de leurs mains, ont le fini d’un travail original et portent ce cachet fantastique qui caractérise les œuvres du vieil Orient. Chacun de ces quatre grands villages exerce une activité distincte, légués à ses habitants par une sorte de privilège traditionnel :

A. Aït-Lahcen se fabrique les bijoux, autrefois les armes de luxes ; Taourirt-Mimoun maîtrisait à l’origine, les instruments aratoires; Taourirt-Hadjadj, les fabriquants d’outils et les tisserands; enfin, à Aït-Larbaâ se faisait la coutellerie d’art et, se disait bastion de la fausse monnaie.

Cette industrie, n’étant plus de nos jours, rentabilisait un commerce qui faisait enchère sous cape, florissant la place des marchés, jusqu’au 19e siècle. La route qui s’éloigne de la région d’Aït-Yenni et celle de Larbaâ-Nat-Irrathen, longe le versant d’un contrefort qui est le plus important du massif kabyle : elle est faite de telle sorte qu’on observe presque constamment le Sud, et par suite, les aperçus sur le Djurdjura deviennent plus intéressants dans leurs détails, à mesure qu’on s’en approche. Elle couvre un parcours qui serpente un paysage hérissé de roches énormes, strié de vallées profondes sur lesquelles flotte au vent le tapis irisé des bruyères. A l’est de Larbaâ-Nat-Irrathen, à six ou sept lieues, se trouve la ville de Aïn-El-Hammam, baptisée à l’époque coloniale du nom de Michelet. Elle était chef-lieu de la commune mixte du Djurdjura, administrant plusieurs tribus et douars, et gérait dix-huit établissements scolaires, répartis par la colonisation, à travers son territoire, et sont destinés d’assurer une scolarité primaire et moyenne à une population paysanne encore méfiante, peu encline à reconnaître les faveurs de cette intention. Parmi cette infrastructure potentielle destinée à répandre le savoir, deux collèges techniques figurent en haut de l’affiche : l’un spécialisé dans l’enseignement de la forge, l’ébénisterie et la menuiserie générale; pour l’autre, implanté dans le village d’Aït-Hichem, un enseignement général destiné à la gente féminine, doté d’un volet technique sur la maîtrise des méthodes de conception, de la grande féminine, doté d’un volet technique sur la maîtrise des méthodes de conception, de la grande tapisserie artistique. Aïn-El-Hammam est une ville moyenne, construite sur le versant sud d’une montagne de 1220 mètres d’altitude, favorisée d’une situation remarquable, comme dominant toutes les tribus qui s’échelonnent au pied du Djurdjura, offrant un rapprochement qui permet de distinguer nettement dans tous leurs détails, les masses rocheuses qui jalonnent cette paroi gigantesque et impressionnante. A son extrémité orientale se voient Azzrou-Tidjert, la pyramide aiguë d’Azzrou-N’thor qui pointe à 1823 mètres d’altitude et le pic majestueux de Lalla-Khedidja, dont la masse imposante de
2308 mètres forme le sommet le plus élevé de la chaîne.

Son altitude domine un vide extrêmement effrayant ; cependant, offrant une vue fantastique sur le panorama immense du paysage kabyle.
A cet effet, la vallée du Sébaou qui apparaît dans toute la splendeur de son étendue; les Hauts-Plateaux les monts de Ath-Abbes et ceux du Chabet-El-Akra; la Méditerranée enfin, etc...
A l’est de Aïn-El-Hammam, à trois lieues environ, se trouve le village antique de Koukou, édifié sur le versant sud d’une crête de 1145 mètres d’altitude, à l’emplacement d’une ancienne colonie romaine, établie au centre du territoire d’Aït-Yahia.


Un territoire inviolable

Au XVe siècle, il était le palais d’un royaume prospère et régnait au loin. Koukou développe une situation qui le rend pratiquement imprenable et contrôle de chaque côté, une vaste étendue de plaines mamelonnées, entourées de montagnes escarpées, dont l’altitude varie entre 800 et 1000 mètres, au sommet desquelles perchent de nombreux villages qui donnent l’impression d’être des forteresses, figées dans une position constante de défense. A l’est, tout au bout, à dix ou douze lieues à vol d’oiseau, se distingue le pic du mont Tamgout qui est d’une altitude de 1276 mètres, ayant la crête en plateau, comportant les ruines d’une tour romaine, sur laquelle est gravée une inscription donnant des renseignements sur le monument. De cet endroit s’offre une vue magnifique sur un horizon constitué de massifs boisés et de plaines verdoyantes, et s’étend au plus loin, limitée aux derniers plans par le Djurdjura et les contreforts sur lesquels repose Larbaâ-Nath-Irrathen, Tizi-Ouzou paraissant à ses pieds; puis, la mer et une échappée à des montagnes qui disparaissent dans la brume.
Non loin de là, se trouve Akfadou, réputé pour son pittoresque planté d’une forêt compacte, ayant servi bien avant l’époque coloniale, de lieu protecteur à des générations de réfractaires aux lois qui versent dans l’illégalité et l’arbitraire. Ses contours servent également de délimitation aux territoires d’Aït Djennad, de Bou-hini et celui d’Aït Ghobri, dont est issue la tribu qui pourvoyait le Royaume de Koukou en hommes de combats aguerris, fidèles à leur engagement pour la sécurité du roi.
Bou-hini est un village d’une centaine de maisons, étagées en entonnoir autour d’un monticule mamelonné, d’une hauteur moyenne. Parmi cet ensemble d’habitations, faites d’une architecture typique à la région, figurait tout en haut une grande bâtisse qu’on disait la plus propre et la plus coquette de toutes : c’était celle du bandit d’honneur Arezki El-Bachir, célèbre dans les années “1850” par ses exploits contre la colonne militaire commandée par le Maréchal Bugeaud, contre lequel il mena campagne pendant plus de cinq ans à la tête de cent cinquante insurgés et son fidèle compagnon Mohamed Abdoun.
Parallèlement à cette région, vers le littoral, se situe la charmante ville côtière de Tigzirt dans laquelle Pierre Gavault, un éminent architecte algérien, natif de cette localité, mit à jour en 1894, les assises d’une grande basilique du Ve siècle, de trente-huit mètres de long sur vingt et un mètres de large et retira des décombres de nombreuses stèles, presque intactes pour la plupart ; il y découvrit de jolies mosaïques, un rampart romain, une enceinte byzantine, des thermes, une conduite ramenant l’eau dans la ville, une nécropole, etc... Malheureusement, la mort vint surprendre la jeunesse de celui-ci, en plein état de ses travaux, interrompant les fouilles qui n’ont jamais été reprises depuis. Aussi, malgré la vigilance des autorités de l’époque, dont l’administration était installée à Mizrana, les hommes abîment ces précieux témoignages, pillent les richesses, prennent pour leur propre compte pierres de taille, motifs d’architecture, etc...
Tigzirt est un centre urbain qui regroupe une agglomération moyenne, bâtie sur un plateau dominant la mer. Elle est reliée par l’Ouest à la ville de Dellys (Rusucurrus des Romains) qui est également maritime, par une route de vingt-cinq kilomètres, dont le parcours long les approches d’un bord de mer magnifique à observer et traverse en partie la forêt de Mizrana.
A l’Est, par la route de Bougie, elle partage la frontière avec la ville d’Azzefoun, dénommée autrefois “Port-Gueydon”. Le village portant le nom ancestral “Azzefoun”, se situe à deux ou trois lieues environ, à l’Est du port, occupant un plateau élevé, dont la construction qui forme habitat, repose en grande partie sur des voûtes romaines qui servaient de magasins à grain. De nombreuses ruines se trouvent autour : des puits romains, une conduite d’eau taillée en tuyaux dans de gros blocs de pierres s’emboîtant les uns les autres, passant l’eau en siphon par un système ingénieux, installé au col d’Iamziouèn. Parmi les villages répartis à l’intérieur des terres, distant d’une vingtaine de kilomètres du port, figure celui dénommée Ibiskriène dont la présence sur une crête, ayant vue partout, remonte à la période de l’islamisation de la région. Cependant, Azzefoun a de tout temps été le parent pauvre de la Kabylie, malgré l’existence d’un port sur son territoire, depuis l’époque romaine. Vers l’Est, elle est distante de soixante kilomètres de la ville de Béjaïa, avec laquelle elle communique par une route sinueuse, excellemment entretenue, longeant le littoral sur toute l’étendue de cet éloignement. L’ensemble aggloméré qui constitue Bgayet présente un type d’architecture colonial qui aligne confusément celle qui caractérise les grandes villes côtières algériennes. Sa conception est faite en amphithéâtre, accolée au flanc est d’une montagne dominant la mer. Son histoire remonte à la plus haute antiquité et présente des armoiries formées d’un écu frappé d’un croissant, d’une comète de 1858, d’une ruche rappelant la domination musulmane et l’emblème des Kabyles ; la cire servant en même temps à la fabrication des bougies qui auraient tiré leur nom de celui de la ville.
Le singe supportant l’écu prouve la présence nombreuse et familière de ces animaux dans la région.

L’antique Saldae, berceau des cultures

Les Phéniciens de Carthage avaient fondé Bgayet en y installant un “Emporium” (dépôt de marchandises) par Hamon-Le-Grand, qui hissa en maître le pavillon punique dans le bassin méditerranéen. A la chute de Carthage, en 146 avant J.-C., elle devient une ville soumise à la domination romaine et prit le nom de Saldæ.
De cette période subsistent quelques vestiges, tels que : routes pavées escaladant les hauteurs, les fortifications, palais, bains, mosaïques, une conduite d’eau longue de vingt-huit kilomètres, taillée à flanc de montagne, avec un tunnel de trois cents mètres environ, qui a été utilisée, etc.. Evêchée, au Ve siècle par les Vandales qui firent tomber Carthage en 439, elle prit alors le nom de Gouraya, signifiant “montagne” dans leur idiome. A cette domination succéda celle des Byzantins. En 775, les Arabes s’en emparèrent et y fondèrent de nombreuses mosquées et médersa.

Au Xe siècle, elle devient la propriété des Berbères, qui la conquièrent sous la conduite de Nacer El Hammadit et s’appela alors Bgayet !

Elle devient le berceau des arts hispano-mauresques, et c’est là que fut fabriquée cette belle poterie à reflet métallique qui eut tant de renommée, et dont les spécimens sont aujourd’hui presque inexistants. Elle comptait alors plus de cent mille habitants, près de huit mille maisons, de nombreux lieux de culte et de lecture s’étagent depuis le rivage sur les flancs de Gouraya, parsemés de fouillis de verdure, de bouquets d’oliviers, d’orangers, de citronniers, de grenadiers.
En 1510, elle tombe aux mains des Espagnols qui s’y maintinrent pendant 45 ans. De cette conquête témoignent encore les édifices en ruines de deux citadelles : le Fort Barral (actuel Bordj Moussa) et la Casbah.
La ville était entouré d’une enceinte de protection fortifiée, d’une hauteur imposante, percée de cinq portes parmi lesquelles figure celle dite “porte-sarrasine”, qui est la plus visitée. Elle est faite en arceau très haut, ayant la forme d’une ogive et pourvue d’une plaque sur laquelle est gravée l’inscription suivante : “Ferdinand V, illustre roi d’Espagne, a enlevé par la force des armes, cette ville aux perfides enfants d’Alger en l’an 1509. Cette ville a été pourvue de murailles et forteresses par l’empereur Charles-Quint, petit fils et successeur de Ferdinand.
"A Dieu seul honneur et gloire”. Les Turcs qui vinrent après, occupèrent Bgayet en 1555, pour se créer des ressources et se procurer dans la forêt des Ath-Foughal les bois nécessaires à la construction de leurs vaisseaux.
De 1555 à 1833, Bgayet fut détruite, mise à feu et à sang par des guerres incessantes ; aussi, quand les troupes coloniales françaises s’en emparèrent le 29 septembre 1833 :
- l’antique Saldae des Romains
- Gouraya des Vandales
- Bgayet des Berbères
- Bugia des Espagnols ne formait plus qu’un amassement de ruines. C’est vers 1860, que des travaux sagement entrepris, notamment le percement des routes vers Sétif, Jijel, Tizi Ouzou, le creusement du fort donnant plus de sécurité que la rade aux navires de gros tonnage, qu’un nouvel essor économique releva le commerce bougiote.
Les monuments et vestiges qui comblent ses terres en témoignage de ces époques lointaines, sont :
- Le Fort Barral, la Casbah, les fortifications qui défendaient la ville, la “Forte-Sarrasie” qui donnait en son temps sur le bassin portuaire, le fort Abdelkader qui présente une vieille construction qui forme un édifice sombre, ayant un extérieur parcouru de stries profondes à maints endroits. L’unique fait historique qui justifie sa raison d’être, est d’avoir servi à l’époque espagnole de garnison, de poudrière et de poste avancé, ayant une position de contrôle sur la mer et dominant le Port. Dessous passe un tunnel qui développe une route large, assez longue pour permettre d’apprécier une promenade faisant ressentir le plaisir d’une évasion morale réconfortante. Elle est bordée d’un côté d’une rangée de balustres qui forment une sorte de balcon sur un bord de mer très rapproché.

Son parcours s’estompe là où figurait autrefois la plage Sidi-Yahia. Cependant, malgré la remontée de son histoire à l’antiquité romaine, Bgayet n’a d'originalité que par son ensemble, son site pittoresque, et se distingue surtout par sa situation admirable entre la mer et la montagne. Son sol très fertile, comporte un nombre élevé d’antiquités, pierres de taille et autres éléments qui sont :
- les grandes citernes près du Fort Barral;
- le Cirque-Amphithéâtre près de la porte du grand ravin ;
- la muraille de la Forte-Fouka;
- la Fontaine ;
- une très belle mosaïque égayant le hall du grand escalier de l’ancienne APC, représentant le Fleuve-Océan.
La Casbah, qui est un ouvrage de forme rectangulaire, bâti au XVIe siècle par Pierre de Navarre. Les Forts et Casernements relèvent de la même époque. les randonnées alentours sont nombreuses et variées :
- Peu de villes du littoral algérien offrent de plus belles promenades, sur les plus beaux sites.
Les excursions pédestres ou véhiculées sont favorisées par la découverte d’endroits magnifiques, telles que :
- la route des oliviers qui mène vers la Corniche
- le Cap-Bouak
- les trois Caps
- le Belvédère des roches Noires
- la Grotte du Cap-Noir
- le Pic des singes
- le Sémaphore
- la Roche percée
-le Plateau des ruines
-Le Pic de Gouraya qui culmine à 706 mètres d’altitude, sur lequel se dresse un fort d’où l’on aperçoit le littoral bougiote, au plus loin de son étendue ; vers l’intérieur des terres, la vue porte sur les montagnes de la Kabylie ; à ses pieds, les flots bleutés de la Méditerranée taquinant son rivage.
L’environnement territorial bougiote présente également la découverte de sites appréciables, à plus d’un titre, notamment les gorges de Chaâbet El Akkra, ou le “défilé de l’Agonie”, considérés comme les plus grandioses de l’Algérie. Situées sur la route de Sétif, dans la région de Kherrata, elles présentent le spectacle d’un lieu sublime, irréel, presque figé à une réalité encore primitive. Aussi, pour faire passer une route dans défilé, impressionnant, il aurait fallu une persévérence indiscriptible, et l’on ne sait de ce fait, à qui on doit le plus d’admiration :
- La terrible beauté sauvage et saisissante de l’endroit, ou la hardiesse du génie humain qui a pu vaincre les énormes blocs de rochers qui défendent les lieux ? Au fond du ravin, le torrent gronde sa furie en produisant une sorte de ronflement incessant, emporté dans la rapidité de sa descente au gré des méandres du Oued Aggrioun, faisant naître par endroits de mini-cascades au rythme de son eau agitée qui glisse impétueusement entre les grandes roches qui en obstruent le cours. Rien n’est aussi fascinant et étrangement composé que ce paysage fantastique, constitué de parois gigantesques et abruptes, qui s’élèvent jusqu’à deux mille mètres d’altitude, faisant naître cet étrange sentiment de vulnérabilité et d’infiniment petit.
Cependant, quoique cela fasse impression, c’est un endroit qui restera marqué par les événements tragiques du 8 Mai 1945. De Bgayet à Cap-Aokas, la route avoisine un bord de mer plaisant à voir. Elle trace un parcours qui longe la localité de Oued-Aokas et passe à proximité de la Kouba d’un marabout vénéré, ayant le lieu planté d’un bouquet d’oliviers, d’une dimension énorme. la légende en fait remonter la plantation aux Romains. L’un d’eux, le “Mercurien” présente un pourtour évalué au-delà de vingt-cinq mètres. Entre le Cap-Aokas et la ville de Jijel, s’étend une route creusée en encoche dans la roche qui descend à pic, partant de hauteur vertigineuse au-dessus de la mer. Elle est percée de plusieurs tunnels et développe un tracé qui s’accroche aux escarpements des falaises en offrant un itinéraire d’agrément de toute beauté. Après Ziama qui est une charmante ville balnéaire très accueillante, élevée à l’emplacement d’une ancienne colonie romaine, la route reprend son parcours en lacets vers la ville de Mansouria aux rives escarpées, pleine d’attrait néanmoins, rendue célèbre par la grotte qu’elle possède sur son sol, baptisée en son nom aux premières années de sa découverte. Sa mise à jour s’est faite fortuitement lors du creusement du tronçon routier reliant Bgayet à Jijel. Portant le nom actuel de “Grotte-Merveilleuse”, elle compte plusieurs chambres, dont l’une est immense, et va sur un diamètre au-delà de cent mètres. Elle est garnie entièrement de stalactites d’une blancheur cristaline, formant par endroits un groupe de colonnes d’un beau modèle.
Leur nombre est parfois si grand qu’elles rendent l’accès difficile vers d’autres chambres ou se faufiler entre les stalagmites.
Sept salles de dimensions différentes, d’une hauteur comprise entre six à huit mètres, ont été découvertes lors de la première exploration. L’air extérieur lui parvient par une brèche naturelle, ouvrant quelque peu la façade de la falaise, à quelque trente mètres au-dessus de la mer.
La route prolonge son parcours en lacets, au gré de la complexité du relief de la corniche jijélienne, contournant au regret du plaisir, la jolie baie de Taza, dans laquelle débouche un oued portant le même nom. Plus loin apparaît Laouana, autrefois dénommée “Cap-Cavallo” qui forme à cet endroit le dernier plan du Golfe de Béjaïa. Au bout de quelques tunnels et une dizaine de lieues à vol d’oiseau, apparaît enfin la ville antique et balnéaire de Jijel, dont les assises occupent une presqu’île, ayant l’isthme émergé faiblement de la mer, dominé par des hauteurs rapprochées. Fondée probablement par les Carthaginois à la même époque que Béjaïa pour servir d’Emporium, au périple de Hamon-Le-Grand dans le bassin méditerranéen. Les Romains qui vinrent après, lui donnèrent le nom de “Igilgelli”. Pline l’Ancien, l’investit du qualificatif de colonie d’Auguste, en raison de son importance, puisque reliée à Saldae (Béjaïa) et à Cirta (Constantine) par des voies de communications très larges, dont quelquesunes mènent vers l’intérieur du pays. Dépendant de la Mauritanie césarienne sous Claude, elle devient celle de la Mauritanie sétifienne sous Dioclétien.
Au Ve siècle, elle fut conquise par les Vandales et devint un évêché ; elle comptait alors près de 7 000 habitants.
En 772, les Arabes s’en emparèrent et y fondèrent plusieurs mosquées et zaouias, incluant tant bien que mal les concepts de l’islam, à une population berbère très belliqueuse, insuffisamment préparée pour recevoir dans la quiétude, sans préjuger, cette nouvelle forme de ralliement.
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