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[Claudine94]

De l'Europe à l'Asie en passant par le Moyen-Orient et Bethléem, des appels à la paix mais aussi au respect de la dignité des enfants ont été lancés à l'occasion du Noël chrétien et des messages traditionnels adressés par des chefs d'Etat à leurs concitoyens.
- Dimanche à Rome, le pape Benoît XVI a particulièrement exhorté le monde à respecter la dignité de "tous les enfants" nés et à naître, pendant la messe de minuit suivie par des milliers de fidèles massés dans la basilique Saint-Pierre et des millions d'autres par le biais de la télévision.
- Le chef de l'Eglise catholique a évoqué "les enfants qui, comme soldats, sont conduits dans le monde de la violence", "les enfants qui doivent mendier", "les enfants qui souffrent de la misère et de la faim", "les enfants qui ne font l'expérience d'aucun amour". "En chacun d'eux il y a l'enfant de Bethléem qui nous interpelle", a-t-il déclaré.

- A Bethléem justement, la ville de naissance du Christ, le Patriarche latin de Jérusalem Mgr Michel Sabbah a fustigé dans son sermon les "luttes fratricides" entre Palestiniens et appelé les responsables régionaux à devenir "artisans de paix et non de la guerre, donneurs de vie et non de mort".
S'adressant au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, assis au premier rang dans l'église attenante à la basilique de la Nativité, le patriarche a lancé: "Soyez le bienvenu, avec tous vos compagnons".

Le conflit israélo-palestinien a dominé le sermon de Noël du chef de l'Eglise anglicane. Le monde ne doit pas ignorer les problèmes en Israël et en Palestine, a souligné Rowan Williams, archevêque de Canterbury, ajoutant que les communautés israélienne et palestinienne craignent de disparaître à un moment où "le monde est occupé ailleurs".

Au Liban où l'opposition observe un sit-in face au siège du gouvernement depuis le 1er décembre, une messe de minuit a été célébrée par l'opposition, notamment chrétienne, dans l'Eglise Saint Maron, en présence de deux députés des partis chiites pro-syriens Hezbollah et Amal.

A Bagdad, capitale d'un Irak déchiré, les Chrétiens ont fêté cette année Noël sans sapin, les agriculteurs venus de la périphérie n'osant plus braver les barrages des miliciens, et les commerçants craignant d'être la cible des attaques d'extrémistes musulmans. Sous haute surveillance, des centaines de membres de l'Eglise catholique chaldéenne ont malgré tout célébré la naissance du Christ. Les prêtres ont prié pour que "cessent les violences" et que le pays -qui compte moins de 3% de chrétiens- "retrouve le chemin de la paix".

En Asie, premier continent à fêter Noël compte tenu du décalage horaire, la paix était aussi au centre des préoccupations.

Au Timor oriental, qui compte plus 90% de catholiques (sur un million d'habitants), des appels à la réconciliation nationale ont été lancés, ainsi devant 3.000 fidèles massés dans la cathédrale de Dili, par Alberto Ricardo, l'évêque du diocèse. "Cessez vos mauvais comportements et vivez selon la voie de Dieu, comme des vrais catholiques", a-t-il clamé alors que l'ex-colonie portugaise demeure déstabilisée par des violences interethniques.

Aux très ferventes Philippines, principal pays à majorité catholique d'Asie (plus de 85% de la population), des millions d'habitants ont participé à des messes de minuit. Mais si, pour l'occasion, les autorités de Manille ont décrété un cessez-le-feu unilatéral avec la Nouvelle Armée du Peuple (NPA), la rébellion communiste a décidé de ne pas y donner suite.

Ailleurs sur le continent, Noël a fait l'objet d'importantes mesures de sécurité, comme en Indonésie, où 18.000 soldats et policiers ont été déployés autour des églises et mosquées après des mises en garde de l'Australie et des Etats-Unis contre de possibles attaques. L'archipel indonésien avait été la cible d'attentats contre des églises à Noël 2000 qui avaient coûté la vie à 19 personnes.

Deuxième plus importante communauté d'Asie, les chrétiens de Corée du Sud ont eux célébré Noël dans le calme, à l'image des autres minorités chrétiennes du Vietnam et de Chine. En Europe, dans son message traditionnel de Noël retransmis par les chaînes de radio et de télévision, le roi d'Espagne Juan Carlos a lancé un appel à "l'unité et à la cohésion" des institutions et des partis politiques pour mettre fin au terrorisme de l'ETA dans le cadre de la Constitution.

Aux Etats-Unis, le président George W. Bush a téléphoné à plusieurs soldats américains déployés pour la plupart en Irak et en Afghanistan pour les remercier et leur souhaiter de bonnes fêtes. Le chef d'état-major canadien s'est rendu à Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan, pour célébrer Noël avec les troupes canadiennes déployées dans cette région. Dans son discours de voeux, à Ottawa, le Premier ministre Stephen Harper a eu aussi une pensée pour les soldats canadiens déployés en Afghanistan.